mardi 10 février 2015

Sauvé de l’Education Nationale par un futur président de la République, à moins que ça soit par des “ grives sur canapés ”







Mistinguett Je cherche un millionnaire (1937)


Quand j’ai connu mon mari, maman bazardait tous les meubles de la maison de St Nazaire le Désert qu’elle voulait aussi vendre. Mon mari a stoppé net ce grand nettoyage. C’est ainsi que nous avons récupéré par la suite le seul meuble potable, le secrétaire. Nous avons été le chercher avec son camion et l’avons installé chez Chapelon.

Dans cette maison, ma grand mère Fanny Grassot, née Aubert avait tenu une auberge. Elle s’était remariée avec mon grand père, un représentant d’essence de lavande qui était le maire de St Nazaire.
Bonne cuisinière, elle était renommée pour ses grives sur canapés. Loubet le futur président de la république, en était fou. C’était un ami de mon grand père. C’est d’ailleurs, grâce à lui que mon papa a pu démissionner de l’Education Nationale sans avoir à rembourser les 10 000 F de l’Ecole Normale. Il put ainsi faire carrière au Crédit Lyonnais.
Par Loubet, il y avait pas mal de repas qui se faisaient à l’auberge, des types biens, si bien qu’il y avait de l’argenterie, beaucoup de linge de maison mais ma tante Clémence, la sœur de mon père qui a occupé cette maison après la mort de ma grand mère, par misère, a vendu tout cela petit à petit à l’hôtel Aubert tenu par des cousins.

Émile Loubet


Maman précise :


Ma mère était l’unique héritière par son père de la maison de St Nazaire le Désert. Quand mon père a connu ma mère, ma grand-mère venait de liquider les meubles, tout ce qu’il y avait dedans, et elle voulait la vendre. C’est mon père qui l’a empêché de la bazarder.
Ma mère a passé son enfance dans cette maison, en particulier quand son frère et sa sœur sont morts à un an d’intervalle, et où pendant une année, elle a été à l’école du village. En effet, Victor, 18 ans puis sa sœur Suzanne, 14 ans, furent emportés par la tuberculose.

Joseph, Victor et Marie-Pascaline Grassot, Rose Pic et les Courbis c. 1904 au 18 quai Thamaron à Bourg les Valence


Mon père a vendu cette maison bien plus tard, je devais avoir 12 ans. Je l’ai connue, une maison immense sur la place. Longtemps inoccupée, mon père y a mis des ouvriers, puis un couple : il  voulait y faire un hôtel, il sentait venir que c’était un coin où viendraient des touristes. Il avait installé des lavabos dans toutes les chambres, il avait essayé de moderniser et puis ça n’a abouti à rien, ça n’a pas rapporté d’argent, les gens n’ont pas été sérieux, ça a tourné en eau de boudin. Pour finir, mon père l’a vendu à la mairie de St Nazaire qui l’a transformé au point que je ne l’ai pas reconnue lorsque j’y suis retourné : on dirait un immeuble maintenant.


Secrétaire Empire

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire