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Marie-Pascaline Grassot |
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Georgette Grassot 1ere communion 1923 |
Maman raconte :
Ma
mère s’appelait Georgette en souvenir de Georges,
ce premier enfant mort en Algérie.
Ma grand mère a eu ensuite un fils Victor.
C’était un beau garçon qui avait été un excellent élève,
brillant : il tenait ça de son père. Il est aussi entré au
Crédit
Lyonnais.
Il est mort jeune, à 18 ans.
Une
fois par semaine, il allait ouvrir la succursale de Crest.
Entre midi et deux, il allait à la tour de Crest,
c’était la grande ballade. Un jeune employé un peu boiteux
l’accompagnait, Victor qui était un grand gars costaud le portait
sur son dos. Un jour, revenant en sueur de cette ballade pour la
petite agence qui était une glacière, il y a chopé la crève ;
c’était à la fin de la
guerre de 14
et les civils de l’arrière avait été un peu privés. Il n’a
pas résisté et a chopé la tuberculose.
Il est mort en un an de la phtisie galopante.
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Georgette et Suzanne Grassot |
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Victor et Suzanne Grassot |
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Victor Grassot |
Un
an après, est-ce qu’il a contaminé sa jeune sœur Suzanne ?
Elle
s’est
faite casser la hanche en jouant avec d’autres gamins avec la
remorque d’un camion militaire qui stationnait devant la maison. Il
s’y est mis la tuberculose et elle est morte un ans plus tard que
son frère, elle avait 14 ans.
Ma
grand mère en deux ans a perdu un fils de 18 ans et une fille de 14
ans. Il est resté ma mère qui avait 6 ans. Ça a dû beaucoup
marqué l’enfance de ma mère parce que pendant la maladie de
Suzanne ma mère a été envoyée un an à
St Nazaire le Désert chez
sa tante
Clémence.
On l’avait envoyé là bas pour prévenir la contagion.
Elle
a néanmoins été très heureuse là bas : elle était la
petite fille de la ville. A son retour ma mère a sûrement retrouvé
une mère très douloureuse. Elle se rappelait que sa grand mère
l’amenait au cimetière à Guilherand
où
elle allait faire sa couture sur la tombe de ses enfants pendant
quelques années. Elle a dû devenir extrêmement possessive avec ma
mère qui a un très mauvais souvenir de ses relations avec sa mère.
Mon père disait que c’était tout juste si elle ne serait
pas
parti en voyage de noces avec nous. Par contre avec moi elle était
bien.
Mamie se souvient :
Mon
frère avait été premier du canton au certificat d’étude. Un
jour, il rentre, il crachait le sang. On est tombé sur un docteur
qui l’a mis à la diète, le docteur Rigal – maman lui en a voulu
–. Quand on l’a amené à un autre médecin, le docteur
Lavoiepierre, celui-ci a dit : “ Mais ce petit, on est en train
de le tuer ”, toutefois c’était trop tard.
Il
était beau
sur
son lit de mort : une belle figure ovale mais on avait dû lui
mettre un bandeau pour lui tenir la mâchoire.
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