Jacques Jouve dans l'armée de l'air c. 1959 |
Sous la dictée de maman
En janvier 1959, Jacques Jouve devançait l’appel pour pouvoir choisir son arme et échapper ainsi aux parachutistes auxquels sa superbe musculature l’avait naturellement destiné. L’armée de l’air paraissait moins risquée, aussi il fit ses classes à Orange avant d’être affecté à la BTA 247 de Marseille (base de transit des troupes partant pour l’Algérie). Le colonel lui demanda par qui il était recommandé, ce à quoi il ne put que répondre « par personne ». Ce colonel fut très vite remplacé par un colonel parfaitement alcoolique qui confia à sa dextérité dactylographique l’exécution de son courrier, ainsi que la responsabilité de la salle de sport où Jacques Jouve se faisait tous les soirs de petites tisanes avec ses camarades, après avoir écrit à sa blonde 4 pages d’une écriture fine qui occupait bien sa destinataire, laquelle en faisait autant, mais en plus gros, bien espacé.
Cette situation lui épargna non seulement l’Algérie mais aussi la base corse de Solenzara en construction infestée de moustiques et de malaria. Par-dessus tout, elle l’autorisa à permission tous les week-end, moyennant un certain nombre de faux plus ou moins gonflés en particulier le jour où il fut contrôlé dans le train sous le nom de Mohamed N.
Au cours de ce service militaire plein de risques, l’un des moindres ne fut pas l’épisode oreillons. Au cours d’une de ces nombreuses permissions, il arriva à Valence avec une tête en forme d’œuf de Pâques. Sur les conseils de sa future belle-mère, il regagna d’urgence sa base de Marseille vu l’irrégularité de sa situation. Il voyagea confortablement, seul dans un compartiment où il avait pu s’allonger, après avoir informé les occupants de l’existence de ses oreillons. Il fut hospitalisé à l’hôpital militaire de Marseille et lors de sa sortie, guéri, lorsqu’il regagna la caserne, tous le monde était consigné depuis 15 jours et sur les murs fleurissaient les inscriptions «Mort à Jouve».
A Valence sa dulcinée était plongée dans une imposante documentation relative à l’adoption pour le cas où ces oreillons l’auraient stérilisé. Dieu merci, il n’en fut rien puisqu’en 8 ans ils eurent leurs 4 premiers enfants.
La guerre d'Algérie, la déchirure
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