1954 la villa de Granges les Valence est presque neuve |
Mamie : On est resté dix ans chez Chapelon et en Août 52 on est venu ici. On a fait construire. On a pris un emprunt de 3 000 000 Francs. Le terrain n’était pas cher : 300 000 Francs. Autour de nous des champs. La chapelle était déjà en construction. Elle sera terminée bien plus tard puisque lorsque Michèle et Jacques se sont mariés, elle n’était pas encore finie.
J’ai eu mes premiers pensionnaires un peu avant que papi ne meurt
(il était déjà malade) et peu après la liquidation de la société.
Quatre chambres. Le père Ollier
a prêté de l’argent pour finir la troisième, 150000 Francs. Je les
ai vite remboursés, ça rapportait ! Ça se louait comme des
petits pains. 15 000 F par mois pendant 2 ans puis 18 000, enfin 30
000
anciens
francs .
J’ai eu un vieux garçon, mort depuis d’un cancer, très gentil. Il faisait sa petite popote le soir. Il se faisait son beefsteack dans l’allée. Il est resté sept ans.
Je
suis allé aux
Galeries,
j’ai acheté des lits métalliques, j’ai tout acheté au minimum,
j’étais débrouillarde à l’époque, je les ai meublé comme
j’ai pu. Les lavabos avaient été posés en prévision de
location, une idée du papa. J’ai fait ça pendant
15 ans.
Le ménage une fois par semaine. Et il en a passé du monde…
Les Nouvelles Galeries à Valence |
J’ai eu un vieux garçon, mort depuis d’un cancer, très gentil. Il faisait sa petite popote le soir. Il se faisait son beefsteack dans l’allée. Il est resté sept ans.
Je
me dépêchais de louer, dés qu’il est parti, hop ! ça
se louait tout de suite J’avais besoin de ronds.
Gisèle,
très bien celle là. Elle est restée longtemps. Elle passait des
examens pour devenir secrétaire médicale. Elle s’est mariée
beaucoup plus tard. Le soir, on allait faire les
courses
ensemble. J’étais très bien avec elle : elle m’avait amené
au Cheylard, chez ses parents.
J’ai
eu beaucoup d’employés bien, mais ça s’est gâté.
J’ai
eu d’abord des problèmes de chauffage (électrique, ça bouffe !).
Enfin, mes locataires s’en contentaient, ils n’étaient pas
difficiles. C’est pas maintenant que je pourrais louer comme cela !
Ils avaient la douche, chacun leur tour.
L'Homme à la moto - Edith Piaf(1956)
Mais
ensuite, j’ai eu des embêtements avec la police. Le
copain d’un locataire était un voyou.
Je monte à Valence faire des courses, je rencontre quelqu’un qui
me dit : “ Venez on va boire un thé ”. On a été
le boire un thé au “ Pasteur ”.
Quand
je suis rentré, on me guettait “chez
Véronique ” :
“ venez vite, venez vite votre mari a été agressé ”.
Alors que mon mari était couché, le jeune s’est faufilé : “ où est le fric ? ”. Mon mari, qui était malin, lui a dit “ dans la salle à manger ”. Le jeune a tout démoli, tout tiré… y avait 40 000 Francs dans le portefeuille.
Mon mari lui a dit : “ Soit gentil emporte l’argent mais laisse moi les papiers ”, ce qu’il a fait. Dés qu’il est parti, mon mari s’est levé et a hurlé sur la terrasse “ au voleur, au voleur ”. Le gars s’est cavalé. Deux personnes passaient dans la rue, des gens des Granges, elles lui ont couru après, et on l’a arrêté devant chez “ Julia ”. Quand je suis arrivé y avait la police.
Il en a passé du monde…
Jean-Philippe Jouve 1982 au lycée Montplaisir |
Mamie
ne louait plus quand Jean
Philippe
s’est installé dans la chambre du vieux garçon (prémonitoire ?),
le temps de préparer son BTS
comptabilité-gestion
à Montplaisir
(1980-1982). Armande Magalhaes
qui sévissait du côté du cabinet
dentaire de Bernard Perret,
lui a succédé mais dans une version “ loft ” :
son père avait fait sauter la cloison entre les deux chambres.
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