mardi 10 février 2015

“ Chambres meublés Granges les Valence tout confort ”

 
1954 la villa de Granges les Valence est presque neuve


Mamie : On est resté dix ans chez Chapelon et en Août 52 on est venu ici. On a fait construire. On a pris un emprunt de 3 000 000 Francs. Le terrain n’était pas cher : 300 000 Francs. Autour de nous des champs. La chapelle était déjà en construction. Elle sera terminée bien plus tard puisque lorsque Michèle et Jacques se sont mariés, elle n’était pas encore finie.

 J’ai eu mes premiers pensionnaires un peu avant que papi ne meurt (il était déjà malade) et peu après la liquidation de la société. Quatre chambres. Le père Ollier a prêté de l’argent pour finir la troisième, 150000 Francs. Je les ai vite remboursés, ça rapportait ! Ça se louait comme des petits pains. 15 000 F par mois pendant 2 ans puis 18 000, enfin 30 000 anciens francs .

Je suis allé aux Galeries, j’ai acheté des lits métalliques, j’ai tout acheté au minimum, j’étais débrouillarde à l’époque, je les ai meublé comme j’ai pu. Les lavabos avaient été posés en prévision de location, une idée du papa. J’ai fait ça pendant 15 ans. Le ménage une fois par semaine. Et il en a passé du monde…

 
Les Nouvelles Galeries à Valence



J’ai eu un vieux garçon, mort depuis d’un cancer, très gentil. Il faisait sa petite popote le soir. Il se faisait son beefsteack dans l’allée. Il est resté sept ans.

Je me dépêchais de louer, dés qu’il est parti, hop ! ça se louait tout de suite J’avais besoin de ronds.

Gisèle, très bien celle là. Elle est restée longtemps. Elle passait des examens pour devenir secrétaire médicale. Elle s’est mariée beaucoup plus tard. Le soir, on allait faire les courses ensemble. J’étais très bien avec elle : elle m’avait amené au Cheylard, chez ses parents.

J’ai eu beaucoup d’employés bien, mais ça s’est gâté.

J’ai eu d’abord des problèmes de chauffage (électrique, ça bouffe !). Enfin, mes locataires s’en contentaient, ils n’étaient pas difficiles. C’est pas maintenant que je pourrais louer comme cela ! Ils avaient la douche, chacun leur tour. 



 L'Homme à la moto - Edith Piaf(1956)
 

Mais ensuite, j’ai eu des embêtements avec la police. Le copain d’un locataire était un voyou. Je monte à Valence faire des courses, je rencontre quelqu’un qui me dit : “ Venez on va boire un thé ”. On a été le boire un thé au “ Pasteur ”.
Quand je suis rentré, on me guettait “chez Véronique ” : “ venez vite, venez vite votre mari a été agressé ”.
Alors que mon mari était couché, le jeune s’est faufilé : “ où est le fric ? ”. Mon mari, qui était malin, lui a dit “ dans la salle à manger ”. Le jeune a tout démoli, tout tiré… y avait 40 000 Francs dans le portefeuille. 
Mon mari lui a dit : “ Soit gentil emporte l’argent mais laisse moi les papiers ”, ce qu’il a fait. Dés qu’il est parti, mon mari s’est levé et a hurlé sur la terrasse “ au voleur, au voleur ”. Le gars s’est cavalé. Deux personnes passaient dans la rue, des gens des Granges, elles lui ont couru après, et on l’a arrêté devant chez “ Julia ”. Quand je suis arrivé y avait la police.
 

Il en a passé du monde…

 
Jean-Philippe Jouve 1982 au lycée Montplaisir

 

Mamie ne louait plus quand Jean Philippe s’est installé dans la chambre du vieux garçon (prémonitoire ?), le temps de préparer son BTS comptabilité-gestion à Montplaisir (1980-1982). Armande Magalhaes qui sévissait du côté du cabinet dentaire de Bernard Perret, lui a succédé mais dans une version “ loft ” : son père avait fait sauter la cloison entre les deux chambres.



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