mardi 10 février 2015

1918 - Surtout pas paysan, marchand de bois !



Henri Peyremorte





Charleston années 20


Mamie raconte comment son mari, Henri Peyremorte, est devenu un “ super acheteur ” de la Maison Miguet. Maman accorde à son père de bonnes raisons d’avoir fui la ferme familiale. 



Mon mari avait dix ans de plus que moi quand on s’est connu, il était marchand de bois en son nom personnel. Un fin acheteur qui était redouté des autres marchands de bois car, quand Peyremorte passait, pfuiiit ! Il ne restait plus rien.

Il revendait tout le bois qu’il achetait exclusivement à la “ Maison Miguet ”, une grande usine de tranchage de Paris. Il n’élargira sa clientèle que plus tard. Il avait d’ailleurs un domicile à Paris, avenue Daumesnil.


Fils d’un petit paysan qui ne voulait surtout pas le devenir, il était monté à Paris à l’âge de 17 ans.Il avait dû rentrer comme ouvrier chez Miguet. Il y avait appris le bois et son négoce, pour finalement devenir un fournisseur de cette maison. 

J’ai connu M. Miguet, le père, il disait que Peyremorte était son meilleur acheteur, et quand il descendait à Valence, il nous invitait toujours à “ la Croix d’or ”, l’hôtel-restaurant le plus chic.



ABCD, Raoul Hausmann, 1923-1924


Maman rajoute


La jeunesse de mon père à La Laupie, c’était une ferme. Il est né en 1901. Sa mère n’était pas une raffinée, c’était une paysanne abrupte, plutôt âpre au gain. Il avait en revanche un père très gentil, très croyant et que sa foi avait civilisé, mais un homme faible, très probablement. C’était Marie-Lumina qui faisait marcher la boutique. Elle était rude, avec mon père, c’était le futur paysan : elle l’a tout de même fait coucher toute sa jeunesse dans le foin.
Elle avait aussi une fille, affligée d’un pied bot. La grande honte ! Pour s’en débarrasser, elle l’a marié avec un type qui avait vingt ans de plus qu’elle, un avare fini et qui l’a faite claquer à 30 ans de la tuberculose. Définitivement, mon père n’a pas été élevé dans la tendresse.



Marie Lumina, la mère d'Henri Peyremorte

Georgette Peyremorte, sa mère Marie Pascaline Grassot Michèle Peyremorte et les beaux parents de la Laupie

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