mardi 10 février 2015

Obsèques discrètes pour une société quasi secrète : la Soprobois SARL

Contrôle fiscal par Gérard Mathieu
 

Mamie raconte

Quand mon mari s’est fâché avec Robert, il m’a dit c’est toi qui seras la gérante de la société. Comme il avait des embêtements avec le fisc (comme toujours, il avait oublié de payer…), tout a été mis à mon nom (on avait fait la séparation de biens et de corps). Ce devait être aux alentours de 1958.

Il fallait payer le chauffeur pour son camion, des manœuvres, l’hôtel, le rhum par derrière… Ça marchait sur des roues boiteuses… Je ne parle pas de la comptabilité…

Quand on avait des contrôles du fisc (on était toujours en retard), lui il était couché, il faisait mine de dormir et moi je recevais… Ce qui faisait mal, c’est qu’on touchait la TVA mais quand il fallait la recracher, y avait plus rien, c’était parti.

J’ai donc voulu mettre ça à jour quand il a commencé à vieillir, à ne pas être bien (avant il m’envoyait daguer). J’ai pris le père de Maguy qui était expert-comptable : “Y a une pagaille M. Barnouin, il faut nous aider, mon mari n’en est pas capable ”.

Mon mari était bon acheteur et bon vendeur, mais le reste zéro ! Zéro ! La pagaille ! Barnouin est allé voir le fisc. On a remis le compteur à zéro.

Ça a duré jusqu’à ce qu’il ait son accident de voiture avec un client. Un type qui avait brûlé un feu rouge. Mon mari a tout pris, il est resté deux mois à Grange Blanche.

Il me fallait monter à Lyon. Je suis monté avec un voisin de Michèle et Jacques, un fils Deschamps car Michèle ne pouvait pas monter seule en pleine nuit avec ses deux enfants sur le dos et Jacques était malade.

Après s’être perdu pour trouver l’hôpital, on arrive enfin : “Ma Jojo, ma Jojo, … ” Il m’a dit. Le malheureux !

On nous a proposé 7 000 000 de Francs d’indemnités d’assurances. Plutôt que de plaider, mon mari qui avait tant besoin d’argent a sauté sur l’occasion, ça nous ont remis à flot

Par la suite, il travaillait très peu, il conseillait Amblard qui le remplaçait et ça a duré un certain temps et finalement quand on a vu qu’on tirait sur les ronds des clients, j’ai tout de suite retiré 1 000 000 que j’ai mis sur mon compte et j’ai obtenu, non sans difficulté, qu’il accepte l’idée de liquider la société.

M. Barnouin et un vieux monsieur des impôts sont venus, ils sont restés une ½ journée. Je m’en suis pas mal tiré : on a eu une amende de 200 000 Francs.

Si j’étais contente de faire ce chèque ! “ Soprobois ” terminé !



Papi est mort en 1978, il était resté 10 ans sans travailler.



Salade de fruits Bourvil 1959

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