vendredi 13 mai 2016

A Joannas


1967 Jean-Philippe Brigitte Béné et Jacques Jouve


Les vacances en Ardèche, c'était pour les enfants, avant tout, la rivière tous les jours. Jacques plantait, arrosait, montait des murs dès 5 h du matin ; l'après-midi, nous faisions la sieste tous les deux dans la nature, tandis que nos enfants, dûment pourvus en lecture avec nos visites hebdomadaires, le jour du marché, à la bibliothèque de Largentière nous fichaient une paix royale (ils investissaient la bibliothèque, assis par terre dans tous les coins, pendant que je faisais le marché et n'avaient droit aux BD que s'ils prenaient autant de livres sans images. ça ne rigolait pas sur ce sujet!) Dès 16 heures, Bénédicte préparait les sacs : goûters (pain-chocolat-confiture) les maillots, les serviettes ; tout était sur le mur de la terrasse et elle appelait : "on va à la rivière !" Elle se souvient encore d'une attente souvent interminable car les parents que nous étions trouvaient souvent qu'il faisait encore trop chaud, que c'était trop tôt… Puis on partait, avec la 404 Peugeot familiale, puis plus tard le mini-car Renault, pour la rivière où nos enfants s'ébattaient, plongeaient, jusqu'au coucher du soleil ; il est arrivé que nous emportions le pique-nique pour le repas du soir… Ils adoraient cela…


1970 Dans les abricotiers Jean-Phi Brigitte Vincent Béné David


Année, après année, le scénario fut le même…. Cela dura même pendant l'adolescence car les copains, les copines, des uns et des autres venaient grossir notre bande.

1968 Jean-Philippe au Gua



Athanase


Il y eut aussi l'épisode « Athanase » …. Une année, nous sommes allés, ce fut la seule fois, à une sortie de la paroisse Ste Croix, à l'Abbaye d'Aiguebelle, dans le sud de la Drôme. Pique-nique avec plein de familles et d'enfants. En même temps que nous il y avait un car de militaires, pour la plupart Africains. Brusquement, je vis arriver notre Vincent, un petit blondinet de 9 ans, accompagné d'un jeune homme noir : « Maman, c'est mon copain, on peut l'inviter à Joannas ? » Le garçon se présenta, il avait 20 ans, il était de Côte-d'Ivoire, militaire à Nîmes, il n'avait pas d'argent pour rentrer chez lui pendant les prochaines vacances d'été… Je me souviens que je venais de lire dans la Croix, notre journal quotidien, un reportage sur les étrangers en France qui disaient que les Français ne leur ouvraient pas souvent leur maison… Cela fit tilt dans ma tête et j'acceptais, Jacques n'y voyant pas d'inconvénient, d'inviter Athanase pour un Week-end. Trois jours après, il écrivait à Vincent que le jour où il l'avait rencontré avec sa famille était le plus beau jour de sa vie (!!!)

Il arriva donc à Joannas un certain jour mais, en fait, il resta 2 semaines ; il était charmant, très correct, avait Emmanuel dans sa chambre (3 ans) traversait la chambre des filles (les nôtres + les filles Pleinet) en fermant les yeux pour ne pas les voir en petites culottes ; un jour il les emmena faire du footing autour du village ; c'est l'époque où Bénédicte s'habillait avec les sous-vêtements du trousseau de mariage, coton blanc brodé, jamais utilisé, de sa grand-mère…. La bande dut avoir un certain succès. Nous étions 15 à table ; Jean-Philippe dormait sur un lit de camp sur le palier des chambres, à côté de l'échelle qui montait au grenier, pas encore aménagé à l'époque. Il n'y avait aucun sanitaire, les WC étaient à l'extérieur, on se lavait à la rivière. Cela dura jusqu'en 1980 où nous agrandîmes le rez-de-chaussée (grâce aux allocations familiales soigneusement économisées) avec WC salle de bains ; puis un an après avec 3 chambres supplémentaires et un dortoir au grenier.




 

A partir de 1990, le scénario vacances continua avec les petits-enfants : Morgane, Valentin, Victor, Rémi, Guillaume, Félix, Apolline, Léonard, puis Solène, Méline ; en 2003, avec la première canicule, il fut décidé de faire une piscine qui évinça la rivière, sauf lorsqu'un père motivé, en général Emmanuel, organise une opération baignade dans les gorges de la Beaume ou même de la Borne, vers Loubaresse.



La Borne - photo Matthieu Dupont


En 2008, coup d'éclat : on acheta la maison Dupuy et ainsi fut reconstituée Le mas des Reynaud, maison Tourvieille berceau de la famille de Jacques puisque son arrière grand-mère y naquit (nous savons tout cela grâce à François Brillanceau, compagnon de Jean-Philippe et généalogiste de talent). La famille élargie, recomposée, peut s'y caser, il y a 13 chambres.


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