"Nationale 7" revisitée par les Honeymoon Killers
Après un bref panorama d'une ascendance peu mobile, ses raisons et ses conséquences, il est temps de passer en revue une ascendance qui a la bougeotte, comme celle de Michèle Peyremorte/Jouve.
A l’exception de l’échappée
algérienne et de trois autres branches, le côté Grassot est mobile dans un
rayon de 30 kms autour de Saint Nazaire le Désert alors que le côté Peyremorte
affiche une mobilité bien plus grande.
Les foyers familiaux des
Peyremorte et des Grassot expliquent probablement cette différence. Alors que
Saint Nazaire le Désert, le berceau des Grassot, est enclavé dans la montagne à
70 kilomètres de l’axe de circulation de la vallée du Rhône, La Laupie ainsi
que les villages alentours dont est originaire la branche Peyremorte se
trouvent sur la route qui relie Montélimar et Crest (la vallée du Roubion) et
très proches de l'axe Paris-Lyon-Marseille.
Chez les Grassot
La branche Grassot s'enracine à Saint Nazaire le Désert et aux alentours (Rochefourchat, Gumiane, Chalancon, Bouvière etc) et dans la vallée de la Drôme (entre Die et Luc en Diois) avec une petite ramification à Saint-Martin en Vercors.
Trois exceptions nous amènent
d'abord dans les Hautes Alpes puis vers l'Ardèche, terre qui a accueilli au
moins trois branches familiales de Michèle et enfin dans le Jura ou bien le Doubs,
l'intéressé étant natif du diocèse de Besançon.
Jacques Givodan (1705-1768)
maréchal ferrand de profession, qui se maria avec Jeanne Marie Brès, le 20
avril 1728 à Saint Nazaire le Désert était natif de Rosans dans les Hautes
Alpes, soit à peu près à 50 kms au sud de Saint Nazaire.
Comment s'établit-il loin de chez
lui ? Il est possible que les circonstances familiales le sortent très tôt du
foyer.
Son père, maréchal ferrand de
Rosans, décéda prématurément à l'âge de 45 ans en janvier 1717, en laissant
derrière lui plusieurs enfants.
Jeanne Rolland, sa veuve, casa
rapidement les enfants en âge de l'être, en commençant par Antoine l'aîné qui
se maria dès août 1717 dans la Drôme à Cornillac avec une lointaine cousine[1]. A
sa suite, son jeune frère Jacques a très vraisemblablement été envoyé pour
faire son apprentissage de maréchal
ferrand chez Jean Brès à Saint Nazaire le Désert dans la même période, soit
vers l'âge de 10 ans.
De patron, Jean Brès devient
beau-père avec le mariage de Jacques Givodan et de Jeanne Marie Brès. Elle a
tout juste 15 ans tandis que lui est âgé de 21 ans.
Ce mariage permit très
certainement la reprise de la forge familiale en l'absence de descendant mâle
chez les Brès, tout en constituant une alliance entre pairs. Après tout,
Jacques Givodan venait d'une bonne famille de maréchaux ferrands avec son père
et son grand père.
[1] voir archives
départementales de la Drôme, paroisse de Comillac (vue 208/516). Elle est
parente avec son époux au quatrième degré.
Vue aérienne du village de Rosans |
Plus mystérieuses sont les
raisons pour lesquelles Michel Girardon (1751-1815) cordonnier puis cabaretier
à Saint Nazaire le Désert épousa à Eurre le 23 août 1784, Madeleine Charrière
(1753-1817) qui était née à Chabeuil et dont la lignée maternelle était originaire
d'Ardèche et la lignée paternelle d'Etoile sur le Rhône.
La mère de Madeleine Charrière,
l'"honorable" Marie Madeleine Mazerat (1723-1789) ainsi qu'elle est
dénommée dans son acte de mariage et dans celui de sa fille Madeleine, est
peut-être née dans la Drôme ou en Ardèche.
Sa mère Madeleine Coste
(1696-1751) est en revanche sans conteste une ardéchoise puisqu'elle est dite
être originaire du Vivarais[1]
dans son acte de décès tandis que le nom de famille Mazerat est localisé en
Ardèche (Champis, Colombier le Vieux, Colombier le Jeune etc).
Le père de Marie Madeleine
Mazerat, Pierre Mazerat était granger[2] au
domaine de Bressac à Montélèger. Peut-être Madeleine Coste et Pierre Mazerat
quittèrent-ils leurs montagnes ardéchoises pour tenter de vivre des terres
fertiles de la vallée du Rhône ?
Le contrat de mariage de Michel
Girardon et de Madeleine Charrière qui a été passé chez maître Eymard, notaire
à Etoile sur Rhône, permettrait probablement d'en savoir un peu plus sur les
raisons pour lesquelles ces deux-là se sont épousés.
Toujours est-il que dans les
archives notariales de l'étude de maître Giry à Saint Nazaire le Désert
(numérisées pour la période 1770-1790), un acte passé le 2 juin 1784 enregistre
le fait que Michel Girardon emprunte 192 livres à Antoine Anduol qu'il s'oblige
à rembourser "dans une année
prochaine à la côte vingtième, à compter de ce jour et jusqu'à l'entier
paiement" (vue 366/488). Ne serait-ce pas là un emprunt pour permettre
un apport dans la future communauté conjugale ?
[1] le département de l'Ardèche actuelle
[2]
Utilisé en Dauphiné, le terme de granger correspond à la définition du métayer
employé dans le reste de la France (dans la France de l'ouest on dit aussi un
bordier et une borderie). La moitié des fruits récoltés par le granger ou bien
le métayer constituait en général le prix du loyer de la terre (selon les usage
cela pouvait être moins de la moitié)
dont il s'acquittait auprès du propriétaire de la terre ("Le
metaier est ainsi appelé en France de metairie ; et en Dauphiné, granger,
de grange ; l’un et l’autre edifice, au dit païs, signifiant une
mesme chose, bien qu’en France la grange ne soit que partie de la metairie"
Olivier de Serres).
Le contrat de mariage interrompu (Michel Garnier - 1789) |
Quant au troisième ancêtre
voyageur de la branche Grassot, Jean Guibert dit "Lorange", était originaire
"de Bone diocèse de Bezançon en
Franche Comté[1]"
au moment où il se maria avec Anne Joubert le 14 avril 1676 à Die.
Déterminer où se trouve
"Bone" a donné lieu à une enquête qui n'a pas encore totalement porté
ses fruits. On peut écarter avec certitude la ville de Beaune en Côtes d'Or. Dans l'ancien régime, elle ne relevait pas du diocèse de Besançon qui couvrait
peu ou prou les départements actuels du Jura et du Doubs.
Ainsi deux candidates
apparaissent : Beaume les Dames dans le Doubs et Beaume les Messieurs dans le
Jura, cela ne s'invente pas.
Jean Guibert - puis son fils
Joseph après lui - était foulon (ou foulonnier ou parandier ou gauchandier). Ce
métier consistait à traiter les étoffes afin de les assouplir de les dégraisser
et d'en assurer la finition en les traitant dans un moulin à eau. Il possédait
à cet effet un moulin à Luc en Diois. Sa descendance qui exercera le même métier est abondamment citée
dans les archives notariales de maître Ferroul.
Pourquoi lui ou bien ses parents
sont-ils partis de Franche-Comté pour s'établir à plusieurs centaines de
kilomètres de leur paroisse d'origine ? C'est totalement mystérieux. Peut-être ont-ils été poussés par
la guerre et la difficulté à prospérer sur un territoire martyrisé.
En effet, peu avant le mariage de
Jean Guibert à Die, la Franche-Comté venait d'être à nouveau conquise par le
roi de France dans une campagne militaire éclair effectuée en 1674.
Cette dernière conquête de la
Franche-Comté, constitue à n'en pas douter une nouvelle épreuve pour les
Franc-comtois qui avaient eu probablement du mal à se remettre des violences
opérées par les troupes royales, dès une première invasion en 1634 qui avait
laissé la population exsangue après les ravages de la soldatesque, la peste et
la famine.
[1] L'origine des personnes
dans les registres paroissiaux dans l'ancien régime était déterminée par la
localité, voire lorsqu'ils étaient différents du lieu d'enregistrement, le
diocèse ou bien la province si nécessaire.
Les misères de la guerre (Jacques Callot) |
La branche Peyremorte
La branche Peyremorte affiche une plus grande mobilité et notamment des migrations est/ouest et Nord/Sud, si l'on prend pour axe le village de La Laupie et la vallée du Roubion.
C'est d'abord la grand-mère
paternelle de Michèle, Marie Lumina Beaume, qui était née au lieu dit de
Beauchamps à Uchaux dans le Vaucluse en 1868. Elle apparaît pour la première
fois dans le recensement de population de La Laupie en 1896 en qualité de "belle-fille"
du chef de famille (vue 14/17), Michel Peyremorte son beau-père[1].
Le père de Marie Lumina Beaume,
Jean Beaume, était originaire du village de Saint Laurent des Arbres dans le
Gard, tandis que la famille paternelle de sa mère, Rose Arménier[2], était
du Vaucluse (Piolenc, Caderousse etc) et celle de sa grand-mère, Marie Rosalie
Allamel était originaire de Saint Melany en Ardèche. Mais j'y reviendrai plus
tard car je sens que vous êtes un peu dépassés par ce tourbillon.
Reprenons à Jean Beaume. Il est
né en 1822 à Saint Laurent des Arbres dans le Gard, de Rose Trouillas et de
Jacques Beaume, ce dernier décédant de manière inexplicable aux hôpitaux
maritimes[3] de
Brest en 1846.
Sa mère meurt à l'âge de 33 ans en
1831, alors qu'il a n'a pas plus de 9 ans. Il a quelques frères et sœurs mais
de toute façon, dans un milieu pauvre comme le sien, il faut diminuer le nombre
de bouches à nourrir et se remarier.
On retrouve la trace de Jean
Beaume à Piolenc dans le Vaucluse en 1850, lorsqu'il se marie avec Rose Arménier
le 13 novembre. Elle est née dans la commune de Connaux dans le Gard, ses
parents ayant dû trouver à s'y employer à l'époque, avant de revenir à Piolenc
où le père, Jean Baptiste Arménier travailla successivement comme mineur (dans la mine de lignite) et
cultivateur.
Les parents de l'épouse sont
consentants mais seulement représentés. Est-ce un signe que le jeune homme
n'est pas bien apprécié? Toujours est-il que les jeunes époux ne logent pas
avec les beaux parents en 1851 (à l'occasion du recensement) mais chez Anne Beaume et Sebastien Requeyrol
l'oncle et la tante de Jean Beaume, un couple âgé d'une soixantaine d'années
et sans enfants (du moins à l'époque).
Sébastien Requeyrol est désigné
comme "colon" (fermier) dans le recensement et lui comme sa femme est
originaire du département du Gard, ce qui donne à penser qu'en s'établissant à
Piolenc, Jean Beaume rejoignait en
réalité sa famille.
Les deux premiers enfants du
couple Beaume-Arménier, Jean et Louise, naissent à Piolenc mais la famille
déménagera à Uchaux entre 1854 et 1857, probablement parce que Jean Beaume y
avait trouvé une terre à louer ou bien à s'employer dans une exploitation.
Ils demeurent à Uchaux au moins
jusqu'en 1868 (date de la naissance de Marie Lumina Beaume).
A une date indéterminée, la
famille remonte la vallée du Rhône pour s'établir à Pierrelatte où les parents
Beaume sont probablement décédés après 1902. Jean Beaume est désigné dans les
recensements de 1881 et de 1886 comme fermier.
Retrouver leur trace à
Pierrelatte ne fut pas une mince affaire.
Après avoir vainement parcouru
les archives départementales du Vaucluse, j'ai retrouvé leur trace en fouillant
dans les registres du service militaire. Jean Beaume, l'aîné de la fratrie,
n'avait ainsi pas été conscrit dans le Vaucluse mais dans la Drôme avec un
domicile identifié à Pierrelatte.
[1] Marie Lumina Beaume n'apparaît pas toutefois dans le recensement de 1891, ce qui laisse supposer qu'elle s'est mariée avec Michel Peyremorte (fils) entre ces deux dates, dans un lieu qui demeure encore inconnu.
[2] A noter que le patronyme Arménier était transcrit tel que prononcé probablement avec un accent patois, ce qui donnait le nom "Armanian", si bien que j'ai cru avoir affaire à une ascendance arménienne avant de comprendre mon erreur. Il faut savoir qu'encore au 19ème siècle on ne parlait pas français dans le sud de la France et il n'était pas compris par tout le monde.
[3] Archives municipales de Brest - registre année 1846 (vue 52/112) - "Acte de décès de Jacques Baume (ex cultivateur), décédé hier à 9 heures du matin aux hôpitaux maritimes, âgé de 53 ans, né à Saint Laurent des Arbres département du Gard et y domicilié, fils de feu Jean et de Marie Roussel ..."
Selon la description du registre[1], le frère de Marie Lumina était un (grand pour l'époque) gaillard d'1 mètre 76, brun, les yeux gris-bleu, un front couvert, une petite bouche un nez aquilin, un menton rond et un visage ovale. Il sera affecté au 4ème régiment de cuirassiers à Paris[2]. A la fin de son service qui aura duré trois ans, il deviendra gendarme à cheval.
Quant à Marie Lumina, Michèle précise
qu'elle rencontra son mari lorsqu'ils travaillaient ensemble à la chocolaterie
d'Aiguebelle. Le registre militaire confirme que Michel Peyremorte ("1 m 61, yeux gris bleus,
cheveux châtains clairs, menton rond, visage plein[3]"
!) a résidé à Donzère à partir de novembre 1895, soit dans la localité de la
chocolaterie.
Venons en maintenant à la branche
paternelle de sa mère, Rose Arménier.
La famille Arménier vient de Châteauneuf du Pape[4] situé
dans le Comtat Venaissin qui de 1274 à 1791 fit partie des domaines de la
Papauté avant d'être intégrée à la France. A moins de 20 kms au nord d'Avignon,
Châteauneuf se trouvait sur un axe stratégique par le Rhône et par la route
romaine reliant Arles à Lyon.
Localité aujourd'hui mondialement
célèbre pour ses vins, elle fut très longtemps réputée pour la qualité et la
quantité de chaux qui s'y produisait ainsi que pour la fabrication de tuiles et
la production de sel.
Au 17ème siècle, Barthélémy
Arménier (1640-1699) et Marie Daumasse son épouse y exercèrent le métier de
ménagers (des paysans aisés), probablement sur des terrains qui valent de l'or
aujourd'hui.
Au milieu du 18ème siècle, le
petit fils de Barthélémy, Pierre Arménier vit à Orange (relevant de la
principauté éponyme jusqu'en 1703, date à laquelle elle rattachée à la France),
où il a épousé une femme de Jonquières (Vaucluse). Puis son fils Guillaume
(1775-1840) naquit à Orange, se maria à Caderousse et mourut à Piolenc. Ce Guillaume Arménier qui est
l'arrière grand-père de Marie Lumina sera successivement cultivateur et berger.
J'ai évoqué plus haut,
l'ascendance ardéchoise de Marie Lumina. Plus exactement, le grand-père (Joseph
Alamel (1735-1802)) de sa grand-mère (Marie Rosalie Alamel née en 1803 et
décédée en 1863), était né à Saint-Mélany en Ardèche.
C'est ce qui transparaît dans son
acte de mariage avec Suzanne Clément du 13 juillet 1762 à Piolenc.
Le frère de Joseph Alamel qui
s'appelait également Joseph - ce qui était assez courant et s' interprète comme
une précaution dans ces temps de mortalité infantile -, était lui-même descendu
de sa montagne pour épouser cette même année 1762 à Piolenc, une jeune femme du
nom de Marie Anne Gandureau.
La raison de cette migration est assez
logique et évoquée notamment par Fernand Braudel dans "L'identité de la France".
Les économies locales élémentaires de l'Ancien Régime "à faible rayon d'action (qui) tendent à l'autosuffisance. Chacune d'entre elles a en charge, pour le meilleur et pour le pire, un groupe donné de population dont le chiffre oscille tantôt à la hausse, tantôt à la baisse, en fonction des ressources à partager et qui varient au rythme des récoltes et des prix. (...) Car il y a un niveau de vie (alimentation, vêtement, logement) (...) qu'il s'agit de maintenir ..." pour permettre au groupe, dans le pire des cas, de survivre.
Les économies locales élémentaires de l'Ancien Régime "à faible rayon d'action (qui) tendent à l'autosuffisance. Chacune d'entre elles a en charge, pour le meilleur et pour le pire, un groupe donné de population dont le chiffre oscille tantôt à la hausse, tantôt à la baisse, en fonction des ressources à partager et qui varient au rythme des récoltes et des prix. (...) Car il y a un niveau de vie (alimentation, vêtement, logement) (...) qu'il s'agit de maintenir ..." pour permettre au groupe, dans le pire des cas, de survivre.
Fernand Braudel précise que face
aux difficultés pour maintenir ce fragile équilibre, nos ancêtres n'avaient pas
tant de solutions : défricher pour agrandir les surfaces cultivables,
introduire des cultures nouvelles ou encore développer de la valeur ajoutée par
le développement de l'artisanat.
Toutefois et face à une pression
démographique due à une forte natalité ou en cas de crise prolongée et
récurrente de ces économies locales, la seule issue était l'émigration
temporaire, saisonnière ou définitive.
C'est dans ce dernier schéma que semblent entrer les deux frères Alamel.
Au cours du 18ème siècle en effet
et comme partout en France, le Vivarais connaît une expansion démographique majeure
due à une plusieurs facteurs (moins de mortalité infantile ou due à la disette,
une meilleure alimentation etc). Cette augmentation commence vers 1710 et
s'accélère dans la deuxième moitié du siècle.
Dans le même temps, la production
agricole ne suit pas l'accroissement de la population. Il n'y a d'évolution
majeure des techniques permettant d'améliorer la production agricole et en
particulier la culture céréalière, ce qui rendit indispensable d'abord la châtaigne
puis la pomme de terre.
Quand on était du Bas-Vivarais,
d'un endroit comme Saint-Mélany, il était indispensable de compléter ses
revenus par des travaux saisonniers dans la vallée du Rhône, voire en finissant par s'y installer définitivement comme le firent les frères Alamel.
C'est une migration que constatait
l'abbé Giraud-Soulavie dans son Histoire naturelle de la France méridionale
paru en 1781 ... avec quelque véhémence :
"Tandis que les montagnards descendent par hordes certaines
saisons et passent dans les plaines inférieures pour aider leurs cultivateurs
lâches et paresseux, dans leurs travaux champêtres. Témoins les émigrations
annuelles de Vivarois, de Cévenols, de Gévaudanois etc, qui descendent dans les contrées du Languedoc
et surtout du Comtat Venaissin qu'un gouvernement débile et sans principes
constants abandonne dans l'inertie."!
[1] Archives de la Drôme en
ligne registre de 1872, bureau de Montélimar (vue 130/295).
[2] J'ai lu que les
cuirassiers se recrutaient de préférence parmi les conscrits de grande taille.
[3] Description qui laisse
supposer qu'Henri Peyremorte avait pris du côté maternel pour la taille ...
[4] Châteauneuf du Pape en
référence au château de villégiature du Pape, s'est appelé Château-Calcernier
jusqu'en 1893, date à laquelle le maire décide de changer le nom de sa municipalité.
Illustration du métier de maçon (1822), métier d'Antoine Truc (1803-1882) |
Achevons d'examiner ce fameux axe
Ouest-Est de migration - ou plutôt Nord-Ouest/Sud-Ouest devrais-je dire - autour
de La Laupie, avec les parents d'Henriette Truc (1835-1902), la grand-mère
paternelle d'Henri Peyremorte.
Ce couple formé par Antoine Truc
(1803-1882) et Rosalie Chapus (1804-1878) complète parfaitement l'image d'une
vallée du Rhône, pôle d'attraction des populations montagnardes de ses deux
rives puisque la famille Truc est originaire de Lavaldens (Isère) tandis que la
famille Chapus vient de Saint Lager-Bressac en Ardèche.
Antoine Truc est né à Poisat qui
est juste en surplomb de Grenoble, aujourd'hui en lisière de l'agglomération,
entre Eybens et Saint Martin d'Hères. Il est le fils d'Antoine Truc
(1754-1831), originaire de la paroisse de Lavaldens dans le massif du Taillefer
à 40 kms au sud de Grenoble et d'Antoinette Billon (1764-1742) qui serait née
dans la paroisse de Poisat.
Avant d'aller plus loin, quelques
détails sur ce couple qui m'a donné bien de la peine.
Ils ont été d'abord difficiles à
situer puisqu'ils sont décédés tardivement et que les témoins de leurs décès
respectifs étaient des voisins et avaient en conséquence une idée approximative
de leurs filiations.
Pour Antoine Truc, les témoins ont déclaré "qu'Antoine Truc leur voisin né à
Lavaudant (Isère) fils de feu Jean et de feue Thérèze Mazet, époux d'Antoinette Billon, était décédé ce jour a huit heures du matin dans
son habitation sise dans cette commune". Le lieu de naissance prononcé en dialecte local a été longtemps mystérieux tandis
que le nom de famille de sa mère s'est avéré être son surnom, son nom de
famille étant Guillet.
Quand à Antoinette Billon, les témoins de son
décès qui sont aussi les voisins déclarent "que
ce jour à onze heures du matin Antoinette Billon ménagère âgée de soixante dix
huit ans, née dans cette commune, veuve d'Antoine Truc, fille de feu Jean
Billon et de défunte Catherine Revollet mariés". Or, Catherine
Révollet s'est révélée introuvable et pour cause, la mère d'Antoinette Billon s'appelle en
réalité Jeanne Josserand dite "Révollet", surnom qu'elle tenait de
son père.
Mais revenons à Antoine Truc. On ne sait pas
quand il quitta le domicile familial mais il n'a pas assisté au mariage de sa
sœur Claudine Truc avec Guillaume Basset qui a été enregistré le 16 avril
1828 lieu en 1828 à Poisat[1],
ce qui laisse supposer qu'il était déjà parti.
A l'occasion de la publication de son mariage avec
Rosalie Chapus en 1835 à l'état-civil de la commune de Saint Lager Bressac en
Ardèche, on apprend qu'il réside à Chomérac et qu'il y exerce la profession de
maçon.
Ils demeureront à Chomérac, au moins jusqu'en 1842, date à laquelle naît leur
premier fils et quatrième enfant, Antoine François Truc. Avant ils auront eu
dans l'ordre, Henriette (née en 1835) qui est rappelons le, la grand-mère
d'Henri Peyremorte, Fanie (née en 1839), Marie Sophie (née en 1841).
Les perspectives économiques à Chomérac
étaient peut-être attirantes, toujours est-il que le frère d'Antoine, Pierre
Truc, peigneur de chanvre comme son grand-père paternel, le rejoint avec sa
femme Reine Vigier et sa fille de trois ans née à Poisat et ce, entre la fin de
1838 et le début de l'année 1839.
En effet, ce couple a perdu un enfant mort
deux mois après sa naissance en septembre 1838 à Poisat, tandis qu'un enfant
Louis Pierre est enregistré à Chomérac dans le registre le 29 octobre 1839.
Dans un temps indéterminé, Antoine Truc et
Rosalie Chapus s'établirent à La Laupie et lorsque leur fille Henriette se
marie à Michel Peyremorte, ils y résidaient déjà.
La famille de Rosalie Chapus était totalement
d'origine ardéchoise : Saint-Lager-Bressac, mais aussi Chomérac, Privas avec
des incursions au sud à Saint Julien du Serre et Saint-Privat, vers l'ouest et
le nord ouest à Gourdon ou Saint Julien du Gua.
Charles Aznavour Emmenez-moi 1967
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